Premiers pas en Russie, premiers pas dans Saint-Petersbourg

25 Novembre. après une nuit en bateau très peu mouvementée, nous nous levons avec deux heures de décalage horaire sur Helsinki (Trois avec la France). A la sortie du bateau, nous patientons 1h pour accéder aux douanes. Quelques coups d’œil scrutateurs et quelques coups de tampons plus tard, nous voilà sur le sol russe ! C’est la première fois pour Fils mais la quatrième fois pour Choub. A la sortie du port, nous sommes complètement perdus. Plus personne ne semble parler anglais et nous devons cependant trouver un bus car nous ne voulons pas prendre de navette “VIP”.

Fils n’ayant vu la Russie que par le prisme de la télévision et d’internet, l’accent russe l’impressionne un peu. Il a le sentiment d’être au centre du QG du KGB (oui, James Bond n’est pas une série si innocente… d’ailleurs, pour appeler un numéro russe il faut faire… 007 !). Choub plus habitué, s’empresse de demander son chemin dans un langage plus corporel que verbal. Un sympathique,quoique patibulaire (vu par Fils) gardien de parking nous fait comprendre la direction a prendre pour le bus. Nous entamons alors nos premiers pas dans la ville de Saint-Petersbourg.
IMG_0812    Nous prenons le bus puis le Métro, ici très profondément enfoui (jusqu’à 100m) pour passer sous le fleuve principal : la Néva. Nous nous perdons un peu mais il y a toujours quelqu’un de disponible pour nous aider en anglais, en russe ou avec des signes. Fils se détend, en fait les russes sont comme les français… en plus accueillants (si si !).

IMG_0796   Après, un petit détour ou deux, nous trouvons finalement la bonne rue. Mais aucune enseigne ne ressemble à notre auberge : “friends hostel”. Et, c’est grâce à l’assiduité de Fils devant des séries américaines que nous avons la clef de ce mystère ! En effet une enseigne ressemble beaucoup au logo de la série… Friends ! Ce n’est pas “l’auberge des amis” mais “l’auberge friends”.
L’auberge est très agréable, des salles communes où l’on a envie de rester et un staff très gentil et toujours prêt à nous aider. Le temps de déposer notre barda, manger un bout en salle commune et hop, nous voila errants dans la ville.

_MG_1642    Nous voyons rapidement, au loin, la magnifique cathédrale du Prince de sang-mélé… NON, mince, la cathédrale du Saint-Sauveur-sur-le-Sang-Versé (on en reparlera plus tard…) puis l’imposante cathédrale de Kazan. Nous décidons d’y rentrer. Nous nous attendions à visiter une église-musée mais ce n’est pas du tout le cas… des dizaines de gens font la queue pour s’agenouiller devant ce qui nous paraît être un simple piédestal. D’autres se signent, ou baisent des icônes. Choub est fasciné par la ferveur qui règne dans ce lieu de culte. Fils, lui, est très mal à l’aise. Il ne s’attendait pas à être “confronté” à cette foi qu’il a du mal à comprendre. Nous sortons de la cathédrale qui ressemble de l’extérieur à la Basilique Saint-Pierre de Rome, avec la légèreté russe en plus. Ce bâtiment ressemble d’ailleurs plus à un monument à la gloire de quelque chose plutôt qu’à un lieu de culte.
Nous remontons la Perspective Nevski, l’une des artères principales de la ville, un énorme boulevard qui se termine sur une immense place : nous découvrons la place du Palais.
_MG_1426    Cette place résume assez bien la démesure de Saint-Petersbourg : Une des plus grandes façades d’Europe, face au plus grand musée du monde, avec entre les deux, une place immense, et, planté au milieu, un bloc de granit de 25 mètres de haut.
Le musée s’appelle l’Ermitage, ancien palais d’hiver de la famille impériale transformé en musée. Le plus grand du monde par le nombre de ses oeuvres ( 3 millions dont seulement 60 000 en expositions ). En superficie, il est seulement le deuxième après …  Cocorico … Le Louvre. Le bloc de granit est la colonne d’Alexandre. Érigée en l’honneur de … кукареку (cocorico en russe) … la victoire des Russes sur Napoléon. C’est une colonne faite d’un seul, monstrueux, bloc de granit posé directement sur le sol (il n’est pas fixé !!!). La façade est le bâtiment de l’état major, bâtit également, suite à la guerre contre Napoléon.
La nuit tombe rapidement, nous décidons donc d’aller manger dans un petit bar/restaurant trouvé sur notre guide. Après une bonne soupe et une bonne bière, et une petite intoxication passive (les restaurants sont parfois fumeurs) nous rentrons nous coucher. Entre temps, nous avons pris rendez-vous avec une guide russe francophone.

26 Novembre. Nous nous  levons de bonne heure à 9h (6h pour vous alors, hein !). Nous rejoignons notre guide devant la Cathédrale Kazan. Liuba,est une jeune femme charmante et très sympa qui parle parfaitement le français. Nous entrons dans la cathédrale, à l’intérieur, toujours la même ferveur, nous assistons même à l’office (quotidien ici). Le chant d’un choeur masculin émane du haut d’un piédestal (les églises orthodoxes n’ont pas d’orgues), pendant que trois popes dirigent la cérémonie, Liuba nous explique, émue, que ce que nous voyons comme un simple piédestal est, en fait, l’icône de Kazan exceptionnellement montrée. Nous comprenons alors pourquoi elle a tant de succès. Liuba  profite de l’occasion pour se recueillir devant cet objet saint. Nous apprenons ensuite que ce bâtiment a été construit pour ressembler à la basilique Saint-Pierre de Rome ainsi que pour la victoire de deux généraux sur Napoléon (leurs noms m’échappent, peut-être que finalement, j’ai un instinct patriotique..). D’ailleurs  la tombe de l’un deux se trouve à l’intérieur, flanquée d’étendards des compagnies Napoléoniennes (d’époques !).
Ensuite, Liuba nous guide en direction de la Forteresse Pierre et Paul. En chemin, elle n’est pas avare de détails sur l’histoire de sa ville. Voilà, entre autres, ce que nous avons retenu :
Saint-Petersbourg fut fondée par Alexandre le Grand pour devenir la nouvelle capitale de Russie. Le but étant d’asseoir la position de son empire sur un accès à la mer Baltique. C’est la ville la plus européenne de Russie. En effet, Alexandre le Grand fit venir beaucoup d’architectes européens (notamment Allemands, Francais et Italiens).
_MG_1622    Nous arrivons sur l’île sur laquelle est construite la forteresse Pierre et Paul. Cette forteresse était lors de sa construction Saint-Petersbourg, puis la ville s’est répandue tout autour, donc la forteresse a été renommée au nom des deux saints. N’ayant jamais servi de défense et étant trop mal placée par rapport à la ville, elle est devenue une prison de sinistre réputation. Alexandre le Grand y enferma son propre fils (pas le “Fils”, heureusement !) qui avait tenté un complot contre lui. D’après la légende, notre papa de l’année dirigea lui-même l’interrogatoire de son fils durant les séances de tortures…
Au milieu de l’île se trouve une Cathédrale abritant les tombeaux des Romanov (la dernière lignée impériale). On compte dans cette lignée beaucoup de femmes allemandes et danoises, dont la Tsarine la plus connue est Catherine la Grande (Pour la “petite” histoire, elle avait tué son petit mari… Ha la famille, c’est sacré chez les Romanov !). Le dernier enterrement, en ce lieu, fût en 2006. Pour les fans de grande cérémonie, des tests ADN sont en cours pour identifier les derniers membres de la famille de Nikolaï II exécutés en 1918.
Nous quittons l’île pour aller manger dans un endroit que nous conseille Liuba. En chemin, un grand bruit retentit… Il est midi, et tous les midis (le McMorning c’est fini…) un canon tire à blanc pour annoncer à la ville qu’il est l’heure de manger. C’est une vieille coutume, qui permettait aussi d’annoncer les événements importants : Mort du Tsar, Naissance de l’héritier etc…
Nous passons devant l’île natale de Liuba, dont Alexandre le Grand a tenté d’en faire la Venise du nord en faisant creuser des canaux. Mais la Néva étant trop capricieuse le projet à échoué, et les canaux remplit pour devenir de simples rues.
_MG_1476    Arrivés dans le кофе (café) nous mangeons de succulentes soupes avec des, non moins bon, “patés” (des fourrés je dirais plutôt) et un thé russe. Après maintes et maintes autres histoires, Liuba nous quitte pour rejoindre sa fille.
_MG_1485   Nous finissons par la Cathédrale Isaac, construite par un architecte français mort dans le mois suivant l’inauguration après 40 ans de travaux. Nous grimpons les 200 marches pour se retrouver à son sommet (ou presque). Le panorama de 360° est superbe, nous sommes saisis par l’absence totale de relief de Saint-Petersbourg. C’est une ville plate à perte de vue. Nous assistons à un magnifique couché de soleil.
C’est les yeux remplis d’images fabuleuses, la tête comblée d’histoires et d’anecdotes que nous allons nous coucher à l’auberge de jeunesse…
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1 Response to Premiers pas en Russie, premiers pas dans Saint-Petersbourg

  1. Nathan says:

    Fils, tu me régales! Sacrée fleche dressée au milieu de la forteresse Pierre et Paul. J’aime beaucoup la dernière photo avec le petit d’homme parmi les toits de Saint-Petersbourg. La foule en réclame encore gamin!! ENCORE ENCORE!!

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