7 Décembre. Le matin nous avons rendez-vous avec une “guide” qui doit nous emmener à Listvyanka, un village au bord du lac Baïkal. En chemin, elle nous dépose près d’un village reconstitué de maisons en bois du XIXème et début XXème. C’est bien fait, il y a des petits musées dans certaines d’entre elles, sur la vie quotidienne d’époque. Cependant, n’ayant pas été prévenu de ce détour, nous ne nous sommes pas équipé et le froid est cruel ! Cela ne nous empêche pas de profiter des abords de l’Angara (le seul déversoir du lac Baïkal) et de croiser des mariés (encore !) qui font une séance photo au bord du fleuve.
Nous reprenons la route. Puis, nous faisons un arrêt dans un кофе pour goûter la spécialité du coin : l’Omul. C’est un poisson endémique du lac Baïkal (on ne le trouve qu’ici, quoi !). Choub le tente en soupe, et Fils, frit avec des patates. La soupe est plutôt ordinaire mais frit c’est excellent ! Il est également possible de le trouver fumé sur les marchés du village mais nous ne l’avons pas goûté.
Ensuite, la guide nous conduit jusqu’à une église orthodoxe (noooooon.. pas encore !). Elle nous offre un cierge à chacun. Fils ne sait pas trop quoi en faire. Choub, lui, s’exécute. Il l’allume et le pose au petit bonheur devant une icône d’un saint quelconque.
La guide nous emmène ensuite dans ce qui semble un simple terrain vague mais qui s’avère être un super jardin d’exposition d’un artiste. Retro Park est constitué de vieilles voitures de l’ère soviétique et de sympathiques statues faites avec leurs pièces. Ces statues sont particulièrement marrantes parce qu’elles sont très expressives, je vous laisse juger par vous même :
La fin de journée approchant, nous allons à notre auberge qui se trouve à un kilomètre au dessus du lac. C’est une extension de notre auberge de Irkursk, un charmant mini-village de chalet en bois. La gérante nous accueille assez sèchement, nous ne comprenons pas trop pourquoi. Mais l’orage passé, nous nous entendons très bien. Nathalia a commencé à apprendre le français, elle est donc ravit de recevoir des papillotes contenant des proverbes et citations en français. Nous apprenons l’existence d’une salle d’exposition de l’autre coté de la rue. Nous décidons donc d’aller y faire un tour. C’est une pièce remplit de tableaux d’artistes russes et surtout sibériens. C’est très hétéroclite mais il y a du talent même au pays des goulags !
Nous rentrons manger à l’auberge où nous croisons Béranger (mais si, le breton) ! Après une petite discussion, il part avec un russe et un japonnais faire un sauna russe (possibilité offerte par l’auberge). Choub et fils se défilent et préfèrent aller se coucher… dommage ?
8 décembre. Nous disons au revoir à Nathalia et partons sac sur le dos pour continuer à découvrir Listvyanka. Nous décidons de commencer par le marché. Celui-ci est couvert et la moitié des emplacements sont tenus pas des fumeurs d’Omul. Les autres sont des vendeurs de souvenirs. Nous en profitons pour anticiper un peu noël. Ensuite, nous partons réserver des billets de bus pour le retour à Irkusk pour le soir. Heureusement qu’un jeune russe baragouine deux mots d’anglais ce qui nous permet d’acheter les billets à la guichetière, et de lui faire comprendre que nous voulons prendre le bus non pas au terminus mais au premier arrêt. Ce qui nous permet de nous balader une dizaine de kilomètre sur les rives jusqu’au musée du lac et d’assister à une scène un peu folle… une baignade dans le lac !!
On retrouvera également les sympathiques sculptures sur le chemin…
Le musée retrace l’histoire (géologique et humaine) de la région. Nous apprenons que le lac Baïkal concentre 20% de l’eau douce du monde, qu’il est le foyer de 1700 espèces de plantes et animales (dont les 2/3 sont endémiques notamment l’Omul et les seuls phoques d’eau douce du monde !), que son eau est buvable et qu’il gèle entre Février et Juin (dommage, nous ne pouvons pas marcher dessus…). Le lac a été exploré à l’aide de deux petits sous-marins russo-canadiens. Pour la petite histoire, ceux sont ces sous-marins qui furent utilisés pour redécouvrir le Titanic ! Le musée d’ailleurs contient une petite salle qui simule l’exploration du lac avec un sous-marin… c’est pas le Futuroscope mais c’est marrant !
A la sortie du musée, nous attendons notre bus devant un magnifique couché de soleil au dessus du lac. Le bonheur est de courte durée. Le bus passe devant l’arrêt (que nous partageons avec 5 personnes), mais ne s’arrête pas ! Il est 19h, et nous sommes bloqués à Listvyanka. Les autres personnes ne semblent pas trop paniqués mais plutôt un peu énervés. Nous attendons en scrutant les réactions de nos voisins afin d’essayer de deviner ce que l’on doit faire, lorsqu’un mini bus, presque plein, arrive dans l’autre sens s’arrête et klaxonne. Ni une, ni deux, tout le monde traverse la route et saute dedans. A l’intérieur, nous retrouvons Beranger et le jeune russe de l’auberge. Ils nous rassurent que ce mini bus ira bien à Irkoursk. Nous respirons un peu et nous nous asseyons. Le trajet de retour : une heure dans un minibus bondé… Sur le siège avant ils sont 5 plus le chauffeur (3 assis, 3 debout !). A la sortie du bus, nos tickets ne sont évidemment pas valides car le chauffeur est un particulier. Nous payons donc… encore ! L’ami russe nous rachète nos billets car il le prendra le lendemain.
Retour à l’auberge de Irkursk, nous prenons notre repas avec un petit groupe rencontré sur le tas : Une suisse et une autrichienne étudiantes à Moscou, deux français qui font le tour du monde (clic & clac sur facebook !), un finlandais consultant financier qui a démissionné pour voyager plusieurs mois. Clic & clac lancent les hostilités en offrant une tournée de shot de vodka à tout le monde. Choub et Fils enchaînent en proposant de la Chartreuse. L’un des deux français venant de Vizille, en a des étoiles dans les yeux. C’est pourtant Nathalie, la maîtresse de maison, qui ouvrira la dégustation ! A la fin du repas, le groupe se motive à sortir. Fils, cette fois-ci, ne se défilera pas ! La soirée peut se résumer en quelques photos :
Cette soirée rappelle à Fils son époque Erasmus. Chaque membre du petit groupe partage sa petite histoire : pourquoi est-il en Sibérie en décembre ? quelles sont les prochaines étapes ? Qu’est ce qu’il a déjà vécu etc… Dans le tas, Fils discute avec le finlandais. Petu a prévu d’aller à Ulaan-Bataar lui aussi, mais il ne sait pas encore quand. Fils et Petu échangent donc leurs adresses mails.
C’est au milieu de la nuit, que finalement, Fils retournera se coucher. Demain, il faudra affronter une journée de train le long du Lac Baïkal et une énorme gueule de bois !
Une photo finale pour ajouter un peu de poésie dans ce monde de brutes :
Encore encore !!!
On veut la suite !!!!